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Editorial

Éditorial du Président MBN 85

Éditorial du Président publié dans Monaco Business News 85

Au siècle des Lumières, Voltaire écrivait : « Le mieux est l’ennemi du bien ».

Au 19ème siècle, Balzac dans Le Chef-d’œuvre inconnu illustrait à son tour cet adage en racontant l’histoire du peintre Frenhofer qui travaillait sur une œuvre qu’il ne cessait de modifier, emporté par sa quête de la perfection. Des mois plus tard, il décida enfin de la dévoiler au public qui découvrit une toile qui n’était plus qu’un fatras confus de coups de pinceaux superposés, de vaines tentatives pour perfectionner une œuvre qui s’en trouvait vidée de sa substance. Ce qui à force d’efforts aurait dû être un chef d’œuvre était ainsi devenu un horrible barbouillage.

À Monaco aussi, nous risquons de perdre tout recul, toute connexion avec la réalité du terrain économique, obnubilés par la volonté de toujours faire mieux et plus, d’aller au-delà de ce qui est demandé, de superposer certains textes de loi jusqu’à les rendre incompréhensibles et inapplicables par les PME et TPE qui constituent l’essentiel de notre économie, en ajoutant sans cesse des normes qui défient parfois le simple bon sens.

Les évolutions successives pour adapter la législation monégasque au dispositif européen de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme, et la corruption, en sont un exemple. Nous avons vraiment besoin d’une législation en la matière, qui soit équilibrée, respectant les standards internationaux sans les surtransposer, et protégeant les droits fondamentaux.

Comme Frenhofer qui n’avait pas réalisé qu’à force de corriger sa toile, il l’a détruite, nous devons réaliser qu’à force de surenchérir dans l’excès de réglementations, au lieu de simplifier celles existantes pour une meilleure compréhension et application par les entreprises, nous risquons de détruire la volonté et la liberté d’entreprendre, clés de voûte de notre attractivité.

Faisons confiance aux entrepreneurs et aux professionnels, à leur intelligence, à leur compréhension du monde et à leur capacité à s’auto-réguler.

En ces temps incertains où la liberté sous toutes ses formes est menacée par les dictatures et les idéologies, c’est au nom du Conseil Fédéral et du Bureau Fédéral que je vous présente nos meilleurs vœux de santé pour vous et vos proches, de prospérité et de compétitivité pour vos entreprises.

Nous espérons que 2024 permettra de préserver la liberté économique qui est à l’origine de la réussite du modèle monégasque, en permettant aux entreprises de se créer, se développer, et fournir de l’emploi, condition sine qua non de la stabilité sociale.

Philippe Ortelli
Président

Partenariat UPE 06

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