Envisager la pérennité de notre modèle économique et social avancé, c’est anticiper pour prendre aujourd'hui les mesures qui permettront de faire face aux grands défis de demain. Ces défis quels sont-ils ? D’abord celui de l’attractivité par l’emploi et les conditions de travail. Notre économie doit continuer de développer les emplois pour assurer l’avenir de nos régimes de compensation et de retraites y compris public, avec des prestations de haut niveau. Pour cela, il nous faut penser plus loin que les limites de la Principauté. Pour continuer d’être attractifs, il faut permettre à la population active de se rapprocher de notre pays en favorisant fortement le développement de logements pour actifs dans les communes limitrophes, ainsi que dans un second cercle géographique allant de Villefranche-sur-Mer à Menton.

Pour y parvenir, il faut voir plus grand dès maintenant. Les solutions et les opportunités existent. Saisissons notre chance à ce niveau comme dans celui des transports. Ce second défi, Monaco peut le réussir car maintenant la prise de conscience est partout. Des liaisons maritimes à la réalisation de transports en commun innovants permettant aux salariés de se rendre en Principauté de façon rapide et non polluante, là encore les solutions existent, pour peu que nos dirigeants fassent preuve d’audace et de volonté politique. Un métro entre Nice-Est (connecté au Tram à Pasteur) et Monaco s’amortira sur 100 ans !

Si notre modèle monégasque accorde une grande part aux infrastructures dans Monaco, par le prisme d’un investissement important dans le budget de l’Etat, il faut penser plus loin et investir pour notre avenir y compris à l’extérieur de notre pays. Certaines réalisations ont déjà montré le chemin dans ce domaine. Que serions-nous sans l’A500 que le Prince Rainier a voulu dans les années 1990 ? Nous continuerions à accéder à l’autoroute par le village de La Turbie ! Il faut désormais continuer et anticiper pour ne pas se retrouver un jour dépassés par la concurrence extérieure ou délaissés par une population active qui ne trouverait plus son compte à venir travailler à Monaco au vu des désagréments ou des concessions que cela engendrerait.

Anticiper, c’est aussi et enfin s’assurer des conséquences directes et indirectes, présentes et futures, de la signature d’un accord avec l’Union Européenne. Il est important de bien s’assurer que rien ne viendra entraver les fondamentaux de notre modèle dont la performance n’est pas à démontrer. Les particularismes de notre pays doivent être pris en compte et confortés. Alors seulement nous pourrons nous engager sereinement avec un partenaire économique d’envergure européenne permettant à de nombreux secteurs de développer avec plus de facilité leur activité.

Le Président
Philippe Ortelli