Monaco n’est pas un territoire fermé sur lui-même. Notre activité économique se nourrit de la demande extérieure et de la création de richesses en Principauté. La législation favorise les Monégasques, et est un pilier fondamental de notre stabilité économique, politique et sociale. Les Monégasques, trop peu présents dans le secteur privé, le sont plus dans les professions libérales réglementées. Ce terme prend ici tout son sens en regard d’une juste priorité nationale.

Alors ne confondons pas tout ! Si Monaco est sorti du processus de post-suivi européen, c’est du Conseil de l’Europe qu’il s’agit, organe politique de la construction européenne basé sur la défense des droits et l’observation des situations politiques et constitutionnelles des pays membres notamment. De même, la fiscalité dépend de chaque Etat et n’est pas concernée par les négociations avec l’Europe : l’objectif aujourd’hui est de trouver un accord - ou des accords - avec l’Union Européenne au niveau des échanges économiques, entre autres. Alors, nous, représentant plus de 900 organisations embauchant près de 25 000 salariés, devons encourager le Gouvernement Princier en charge de mener cette négociation, pour aboutir rapidement à des solutions pérennes et productives. Nous, entreprises de Monaco, ne pouvons pas entendre le discours de certains qui rejettent l’idée même d’Europe alors que l’Histoire de la Principauté et de Ses Princes y a toujours été étroitement liée : en attirant depuis 150 ans les meilleurs Européens, venus ici pour développer leurs affaires, qui ont prospéré au bénéfice du Pays et de ses habitants. Si François Blanc n’avait pu s’installer à Monaco, les ancêtres de mes compatriotes n’auraient pas eu de travail au Casino… Puis, les industriels sont venus créer Lancaster, Biotherm, et des laboratoires pharmaceutiques. Après, les armateurs Grecs nous ont rejoints dans le shipping, le commerce international s’est développé avec des résidents étrangers et bien d’autres compagnies encore. C’est grâce à eux que Monaco est ce qu’il est aujourd’hui. Ne l’oublions jamais.

Nous, principaux créateurs de richesse et de valeur ajoutée pour l’économie nationale, n’aurons de cesse de soutenir ceux qui veulent que Monaco soit admis dans le concert d’une économie interconnectée sur notre Vieux Continent. Toutes les branches de nos secteurs industriels et commerciaux en ont besoin pour survivre ou pour se développer. Certaines opportunités ne doivent pas échapper une fois l’accord signé, à ceux capables de créer, d’entreprendre et de faire briller des entreprises monégasques à Monaco, et depuis Monaco vers l’Europe et le monde.

Etre attentif et prévoyant ne signifie pas sombrer dans un scepticisme fermé. Comme toute économie moderne, Monaco a besoin d’énergie et de positif, mais aussi de cadrage et d’une législation sans cesse adaptée aux enjeux qui se présentent à elle.

Le Président Philippe ORTELLI