Président Directeur Général du Groupe Scorpio, compagnie maritime qui emploie 8 500 personnes dans le monde, dont 90 à Monaco, Emanuele A. Lauro a été élu nouveau Président de la Chambre Monégasque du Shipping (CMS) le 23 novembre 2020. « Dans le contexte particulier dans lequel je prends la présidence, mon but est d’abord d’œuvrer dans la continuité de ce qui a été accompli sous l’impulsion de mon prédécesseur Manfredi Lefebvre d’Ovidio. Son apport a été fondamental pour positionner la CMS, et je suis heureux et honoré de l’avoir aujourd’hui comme Vice-président, au sein d’un Bureau Syndical dynamique ».

Parmi ses initiatives, la CMS s’est notamment mobilisée aux côtés de la FEDEM en faveur de l’instauration d’un droit au compte, problématique qui pénalisait la filière maritime et nuisait à l’attractivité du pays. Cette mobilisation a porté ses fruits puisque la loi n°1.492 du 8 juillet 2020 l’instaurant a été publiée au Journal Officiel de Monaco du 17 juillet 2020, consacrant ainsi un nouveau droit très attendu des acteurs économiques.

Lorsque la situation sanitaire le permettra, la CMS souhaite par ailleurs faire avancer le projet "Cargo Ocean Life Survey-COLS", porté par l'association internationale Plankton Planet, qu’elle avait soutenu dans sa phase pilote. Objectif : utiliser les cargos sillonnant les océans pour réaliser un échantillonnage du plancton. « En rapprochant la science et le transport maritime, deux mondes qui se côtoient peu, ce projet pourrait apporter des réponses aux défis environnementaux auxquels notre industrie est sensible », assure le Président.

Baromètre de l’économie mondiale, le shipping reste pourtant méconnu du grand public. L’un des objectifs de la CMS sera donc aussi de faire évoluer l’image, souvent négative, du secteur. Et le Président de rappeler : « 80 à 90% des marchandises mondiales sont acheminées par voie maritime. L’économie s’arrête si le shipping s’arrête ». Le secteur est soumis à des règles internationales drastiques, à l’instar de la réglementation MARPOL mise en place par l'Organisation Maritime Internationale, entrée en vigueur le 1er janvier 2020, pour réduire les émissions d’oxyde de soufre dans les carburants des navires. Pour s’y conformer, les armateurs ont équipé leurs navires de dispositifs spécifiques de traitements de fumées, appelés « scrubbers » ou « épurateurs », nécessitant d‘importants investissements, alors que l’impact sur le milieu marin des rejets des effluents des dispositifs d’épuration est déjà pointé du doigt.

Malgré l’exiguïté de son territoire, la Principauté est devenue une importante place pour l’industrie maritime, avec des compagnies internationales qui y ont basées leurs activités. « Notre industrie s’est beaucoup développée et technologiquement modernisée ces 20 dernières années. Les acteurs du shipping doivent mieux communiquer sur ce qu’ils font, pour montrer la réalité du secteur, et les efforts qui sont faits pour concilier le respect de l’environnement et les impératifs économiques », conclut-il.

Cet article a été publié en page 30 du Monaco Business News n°73 de Janvier 2021.