L’activité économique n’est pas encore tout à fait revenue à son niveau d’avant crise, notre Pays se porte globalement mieux et nous ne pouvons que nous en réjouir.

Cependant Monaco pourrait bien être victime de sa réussite passée. En effet, les difficultés d’accès des salariés deviennent insupportables. Or, si une récession se produit, nous ne pourrons plus nous permettre un tel handicap ! Car il en va de notre attractivité, celle-là même qui a sauvé notre Pays par le passé, en nous permettant de préserver des emplois et de continuer à attirer des résidents étrangers.

De plus en plus d’employeurs nous alertent sur l’effet dissuasif à l’embauche, surtout dans les secteurs en pénurie (hôtellerie-restauration, numérique, transports, bâtiment...). Les salariés ne veulent plus perdre 90 mn par jour de leur vie dans les transports, ou dilapider des fortunes en loyers dans les communes limitrophes. Et l’augmentation des salaires n’y suffira jamais. Si l’offre de logements n’est pas drastiquement étendue, les loyers continueront de flamber, et seuls les propriétaires s’enrichiront sans effort.

Il est donc plus qu’urgent que les autorités monégasques s’attaquent aux problématiques de logement et de transport des actifs, pour mettre en œuvre des solutions réalistes pour rapprocher les actifs (c’est aussi une opportunité de ramener de la TVA de consommation à Monaco) en entamant des pourparlers avec les autorités françaises pour libérer des droits à bâtir dans les communes avoisinantes, en adoptant un modèle spécifique qui réserve ces appartements aux actifs monégasques. En effet, aujourd’hui seulement 7% des actifs monégasques sont éligibles aux HLM, alors qu’en France c’est 70% de la population, car les Alpes Maritimes ont les mêmes plafonds que la Creuse ou le Cantal (par ailleurs départements magnifiques...) !

Le budget de l’État Monégasque prévoit d’investir :

  • 2 Milliards d’euros pour loger les nationaux,

  • 1,4 Milliards d’euros pour un hôpital,

  • 1 Milliard d’euros pour une usine de traitements des déchets.

Et combien pour le transport des actifs qui viendront chaque jour créer la richesse qui permettra de payer ces dépenses ?

La quantité et la qualité des transports en commun entre Nice et Vintimille doivent être améliorées. Nous avons proposé il y a plus de deux ans un projet de métro interurbain entre Nice et Monaco. Certains préconisent de le prolonger jusqu’à Carnolès avec de nombreuses haltes sous Monaco pour un coût global estimé de 2 Milliards. Est-ce si excessif en regard de ce qui est investi par ailleurs ? Non, car un métro s’amortit sur un siècle au moins !

Depuis des années, la FEDEM alerte sur la nécessité d’agir pour résoudre d’urgence ce qui peut l’être. C’est la condition sine qua non pour que notre Pays reste attractif pour les entreprises, les salariés et les résidents.

Le Président
Philippe Ortelli