« Il n'y a pas de risque plus grand que de ne pas prendre de risques » Machiavel
Un cycle se termine et notre Pays doit faire des choix structurants pour les prochaines années. La fin de grands chantiers immobiliers rémunérateurs pour l’État va imposer une forte remise en cause budgétaire.
La tentation et la facilité seraient de travailler sur l’impôt sur les sociétés et sur les taxes, et l’énorme augmentation des vignettes automobiles pour nos entreprises en est déjà un exemple peu glorieux, ainsi que la hausse de certains droits de donation...
Mais l’histoire économique récente nous apprend que ce sont les pays européens ou le Canada qui ont eu le courage d’affronter leurs dépenses de fonctionnement, afin de les adapter à leurs ressources réelles, qui ont bénéficié d’une renaissance économique et budgétaire, alors que ceux qui ont augmenté leur imposition s’enfoncent dans la dette et la démotivation des actifs économiques...
Depuis le choix courageux du Prince Charles III de donner une attractivité forte à la Principauté, c’est notre modèle social libéral qui a permis l’essor économique nécessaire à notre mode de vie. Toute atteinte à ces principes fondamentaux mettrait en péril le Pays. Les affaiblir serait trahir la confiance de ceux qui font vivre le marché immobilier en investissant leur vie ou leur argent à Monaco, et mènerait à une crise économique et à une casse sociale.
Or nos entrepreneurs nous rapportent être de plus en plus pénalisés face à la concurrence, car les délais de traitement administratif s’allongent, la numérisation est en retard sur ses promesses (souvenez-vous du : "Dites-le nous une fois"), le Pays a été placé en liste grise du GAFI, l’inflation législative et réglementaire asphyxie de nombreux secteurs, etc. Il faut que cela change !
Heureusement, une autre voie est possible. Les solutions sont connues, et elles ont déjà été appliquées ailleurs avec succès. Elles impliquent un retour à la méritocratie en recrutant les bonnes personnes aux bons emplois, avec des missions claires et limitées dans le temps. Elles impliquent aussi la maîtrise des dépenses afin qu’elles soient adaptées aux recettes en supprimant des dépenses idéologiques stériles. D’ailleurs, écologiquement, moins c’est mieux !
Notre petit Pays a montré au cours de l’Histoire son agilité pour régler les problèmes et affronter les crises en respectant nos spécificités. Il est temps d’en faire une nouvelle démonstration.
Philippe Ortelli
Président