De tous les événements qui nous ont marqués ces trois derniers mois, je souhaite en retenir deux pour cet Éditorial.  

Le premier nous attriste. Il s'agit du décès de Monsieur George Mas, un homme qui a marqué la vie économique de notre Pays au cours de ces cinquante dernières années. Non seulement avec Anne-Marie Noir, l’actuelle Président Directeur Général, il a réussi à faire des Laboratoires Asepta, créés par leurs pères respectifs, une entreprise monégasque au succès international, mais il a aussi apporté bénévolement son temps et son énergie pour nous représenter au Conseil Économique et Social, ainsi qu’au Tribunal du Travail. Son engagement au service de l’intérêt général aura été un soutien important pour les entreprises monégasques. George Mas a souvent été récompensé au cours de sa vie, notamment S.A.S le Prince Souverain lui avait décerné le grade d'Officier de l’Ordre de Saint-Charles. Nous sommes tous de passage sur cette Terre. Ce qui est important est ce que nous y faisons entre notre naissance et notre décès. Georges aura agi comme un honnête homme, qui avait bien compris que l’intérêt général nourrit les intérêts particuliers dans le long terme.

Le second événement apporte au contraire une note d'espoir. Le Tribunal Suprême a débouté l’Union des Syndicats de Monaco qui contestait la nouvelle loi sur l'Aménagement concerté du Temps de Travail. Celle-ci offre désormais la possibilité de signer des accords d'aménagement du temps de travail avec les Délégués du Personnel ou les Représentants des Salariés, sans obligation d’être assistés par les Délégués Syndicaux. Cela signifie que les entreprises peuvent maintenant choisir elles-mêmes, au travers de discussions entre leurs dirigeants et leurs salariés, les solutions les mieux adaptées pour leur croissance, voire leur survie. Cet aménagement du temps de travail, en brisant la barrière du décompte hebdomadaire du temps de travail des salariés, sous conditions strictes, amène le décompte des heures sur une période pouvant aller jusqu’à l’année, en prévoyant une indemnité de 10% sur ces heures en temps ou en rémunération.

Ces deux événements peuvent sembler bien éloignés. Pourtant ils montrent que les entreprises sont d'abord une histoire d'hommes et de femmes qui mettent en commun leurs compétences et travaillent ensemble pour grandir et se développer.

Philippe Ortelli
Président