Diriger, c’est prévoir pour pouvoir s’adapter aux situations futures,

Même si notre Pays a ces dernières décennies été résilient, à l’échelle du siècle, cela n’a pas toujours été le cas. Mon père me racontait l’entre-deux guerres où la situation économique n’était pas du tout florissante. Or, aujourd’hui de nombreux défis majeurs apparaissent :

Que ce soit pour l’eau, où en ce moment même, les communes de la vallée de la Roya à 20 km d’ici, n’en ont plus,

Que ce soit pour l’énergie où quelques panneaux solaires ne suffiront pas à garantir une sécurité énergétique à nos résidents,

Que ce soit dans le transport des actifs et de nos clients, où un métro pourrait être en circulation entre l’aéroport de Nice et Monaco, en économisant l’émission de près de 15 000 T de CO² par an,

Que ce soit dans le logement des actifs où les prix des loyers continuent de monter à cause du manque de constructions neuves, et de la pression des logements type Airbnb, qui retirent des logements du marché locatif de long terme,

Que ce soit pour Moneyval où le Gouvernement s’est mis en mode commando, pour rattraper le temps perdu, durcissant parfois les textes européens en les transposant,

Que ce soit pour l’Europe où la signature d’un accord d’association respectant nos spécificités est devenue beaucoup plus difficile qu’il y a 10 ans.

Notre Souverain a récemment parlé de compétences, une fois encore, Il a totalement raison : les pays qui sont nos compétiteurs l’ont bien compris, en embauchant les meilleurs dans leur haute administration, d’où qu’ils viennent dans le monde, pour développer leurs économies. Nos propres entreprises accueillent près de 150 nationalités, en attirant les meilleurs, pour les employer à leur juste place, et en les faisant progresser, selon leur compétence effective, car c’est une condition de survie dans la compétition mondiale. Il serait temps de s’en inspirer...

Monaco a toujours fonctionné selon un mode de gestion pragmatique, dans une continuité historique. Face à ces défis, le principe de réalité fait que c’est Monaco qui doit s’adapter au monde, et non l’inverse. Comme le disait Vladimir Ilitch Oulianov : Les faits sont têtus...

Philippe Ortelli
Président de la FEDEM