Monaco le 7 mai 2020

Bonjour à tous,

Ce numéro exceptionnel a tenu à permettre à chacun de se faire une idée précise de la situation, en réservant sa préface à notre Prince Souverain, en donnant la parole aux Autorités pour qu’elles expliquent leur stratégie, et en publiant des témoignages d’entrepreneurs représentatifs de nombreux secteurs, qui montrent comment certains choix politiques se traduisent sur le terrain.

Après la crise sanitaire, qui arrive naturellement à sa fin dans tous les pays, il va maintenant falloir en gérer la conséquence la plus évidente, la crise économique majeure qui va faire basculer nos vies. Pendant ces plus de 45 jours de confinement, l’activité du pays a été réduite de moitié, et beaucoup de commerces et de petites entreprises ne s’en relèveront pas, malgré les aides d’urgence mises en place par le Gouvernement en consultation avec la FEDEM et les autres organisations représentatives.

Monaco post-confinement n’est plus le pays d’avant. De très nombreuses restrictions de liberté, clairement questionnables, sont encore en vigueur, et la Principauté reste encore en grande partie coupée du reste du monde. C’est dans ces conditions difficiles que nous entrepreneurs allons devoir essayer de remonter l’économie.

Cette nécessité urgente pour la survie implique que le modèle social libéral qui a fait le succès du pays doit retrouver ses fondamentaux, au-delà du politiquement correct et des idéologies stériles. Les mois à venir devront être ceux du retour de la liberté, la liberté de se déplacer, la liberté d’entreprendre, et la liberté d’agir. Nous aurons besoin d’encore plus d’investisseurs, d’inventeurs, de créateurs : ceux qui prendront le risque personnel de créer de la richesse devront être séduits et encouragés. C’est la simple restriction de la liberté de culte, par la révocation de l’Edit de Nantes, qui a fait fuir de France en 1680 de très nombreux entrepreneurs. Sans ces fondamentaux, nos entrepreneurs iront ailleurs exercer leurs talents, alors qu’ici, comme dit le proverbe : « On n'y peut rien semer, car rien n'y pousse ».

La Principauté a été une terre bénie des dieux, connue dans le monde entier. Après la parenthèse confinement, il est temps que soient restaurées les conditions de notre attractivité, indispensables pour maintenir notre équilibre social-libéral.

La FEDEM restera engagée auprès de tous les entrepreneurs dans ce seul but…

Philippe Ortelli Président